Il est un devoir pour tout musulman de veiller à ce que sa prière soit valide, car c’est une des conditions de son acceptation. La prière réunit à la fois des conditions et des piliers. Il y a une différence entre une condition et un pilier, si bien que les deux doivent être réunies pour que l’acte d’adoration soit accompli parfaitement. Ce qui les distingue est que la condition est en dehors de l’acte d’adoration (exemple : les ablutions sont une condition) alors que le pilier est dans l’acte d’adoration (exemple : la prosternation ou la génuflexion sont des piliers de la prière).
I – Conditions de la prière
Les savants sont unanimement d’accord sur les 5 conditions suivantes pour que la prière soit valide :
- Entrée de l’heure (chacune des 5 prières canoniques a une heure de début et de fin)
- Purification des deux états (grande ou petite ablution)
- Propreté de l’endroit, du vêtement et du corps
- Couvrir ses parties (Awra) ; l’homme doit couvrir au moins les parties de son corps situées entre son nombril et ses genoux. Pour la femme, tout le corps doit être couvert à l’exception du visage, des deux mains et des pieds. Pour certains savants, même le visage doit être couvert lorsque la femme est en présence d’un homme qui lui est étranger.
Allah est le plus Savant.
- L’orientation vers la Qibla. Celle-ci peut être déterminée à l’aide du soleil, la lune ou de l’étoile polaire. D’autres moyens existent de nos jours (boussole, montres et autres gadgets).
On rajoute à ces 5 conditions 3 autres qui sont :
- Etre musulman (on ne demande pas à un mécréant de prier)
- Etre pubère (la prière n’est pas obligatoire pour l’enfant, mais le prophète (psl) a, dans un hadith, recommandé de l’y initier dès l’âge de sept ans et de le fouetter à partir de dix ans s’il refuse de prier)
- Etre lucide (le fou est exempté jusqu’à ce qu’il retrouve la raison)
II- Résumé de la prière
Les savants ont divergé sur certains points de la prière du fait que certains hadiths rapportés sont considérés comme authentiques pour certains et faibles pour d’autres. C’est pourquoi nous ne jugerons pas pour donner raison à un groupe au détriment d’un autre, mais nous nous contenterons simplement de signaler qu’il y a divergence des savants sur certains points.
Dieu est le plus Savant et IL nous le rappelle dans le Coran :
« Dieu jugera ce sur quoi ils divergeaient le Jour de la Résurrection» (S Baqara, V 113)
Il faut noter cependant que les divergences des savants portent sur les actes dit de Sounna, mais ils sont tous d’accord sur les actes obligatoires.
1- Quand le prophète (psl) voulait prier, il se dirigeait vers la Qibla et mettait une soutra devant lui (certains affirment qu’elle est obligatoire, d’autres que c’est juste recommandé). Mais le premier avis semble l’emporter en raison de l’authenticité des hadiths rapportés là-dessus.
2- Il formulait l’intention d’accomplir telle prière (l’intention se formule dans le cœur et non à la langue comme on le constate parfois chez certains musulmans.)
3- Il ouvrait sa prière par « Allahou Akbar » en levant ses mains de sorte que ses paumes soient en face de la Qibla. Les doigts de ses mains étaient soit à la hauteur de ses oreilles, soit à la hauteur de ses épaules ou entre les deux.
4- Il posait ses mains sur sa poitrine, la main droite sur la main gauche. De nombreux hadiths authentiques ont été rapportés dans ce sens. Parmi eux, ce hadith de Wâ’il Ibn Hujr et Qubaysah Ibn Hulub At-Tâ’îy selon son père, que le prophète (psl) plaçait les mains sur la poitrine, en posant la main droite sur la main gauche, le poignet et l’avant-bras
(rapporté par Ibn Khouzayma).
Dans la version de Boukhari, Sahl Ibn Sa’d rapporte qu’on recommandait aux musulmans de poser la main droite sur le bras gauche pendant la prière (Boukhari).
D’après Ibn Abbass, le prophète (psl) a dit : « il nous a été donné, nous l’ensemble des prophètes, l’ordre de retarder le repas précédent immédiatement le début du jeûne, de hâter la rupture du jeûne, et de tenir notre main gauche dans notre main droite pendant la prière »
(Ibn Hibbane)
C’est l’avis de la majorité des compagnons et de leurs successeurs. C’est aussi ce que Malick a mentionné dans son Mouwatta.
5- Puis il regardait devant lui (là où il se prosterne)
6- Puis il récitait des invocations d’ouverture (multiples et diverses). Parmi elles, on peut citer par exemple :
« Allahouma ba'id bayni wa bayna khataa-yaay kama ba'adta baynal mashriqi wal maghribi
Allahouma naqqini min khataa-yaay kama younaqath-thawboul ab-yadm minad-danass
Allahoum-maghsilni min khataa-yaay bith-thalji wal maa-i wal barad »
Ce qui signifie :
« Ô Allah ! Eloigne de moi mes péchés comme tu as éloigné l’orient de l’occident. Ô Allah ! Purifie-moi de mes péchés comme on nettoie le vêtement blanc de sa saleté. Ô Allah ! Purifie-moi de mes péchés avec l’eau, la neige et la grêle» (Boukhari, Mouslim).
Parfois aussi, il récitait cette autre invocation :
« Subhanak Allahumma wa Bihamdik wa Tabaraka-Smuk, wa Taâala Jadduk wa la Ilaha Ghayrouk »
Ce qui signifie :
« Gloire et pureté à Toi, ô Allah, et à Toi la louange. Que ton Nom soit béni et Ta Majesté soit élevée, et il n’y a pas d’autre divinité [digne d’adoration] en dehors de Toi »
Puis il demandait la protection d’Allah contre le diable (A ouzou Billahi
Minacheytani Radjim) .
7- Puis il récitait la Basmala (Bissmillâhi Rahmani Rahim) et la disait à voix basse. D’autres affirment qu’il le disait à voix haute. Mais le premier avis semble l’emporter en raison de la variété des hadiths rapportés dans ce sens. Allah est le plus Savant.
8- Puis il lisait la Fatiha verset par verset (lentement et clairement)
9- Il disait « Amine » à voix haute et le prolongeait (Madd)
10- Puis il récitait après la Fatiha, une autre sourate (parfois longue, parfois courte). Pour les prières de Soubh, Maghrib et Icha, il récitait à voix haute les 2 premiers Rakkats, de même que les prières de Vendredi, des 2 fêtes (Korité et Tabaski), de la pluie et de l’éclipse.
11- Puis les 2 derniers Rakkats sont toujours plus courts d’environ moitié que la durée des 2 premières ( ou le temps de lire 15 versets) ou parfois il récitait seulement la Fatiha dans les 2 derniers.
12- Puis il se taisait 1 peu avant la génuflexion. Ensuite il levait les mains et faisait le Takbir et s’inclinait.
13- Il posait ses mains sur ses genoux, écartait ses doigts et tenait fortement ses genoux avec ses mains comme si il les attrapait ; et il ne collait pas ses coudes à son corps ; il tendait son dos et le tenait droit au point que si on versait de l’eau sur son dos, il stagnerait.
Il avait la quiétude (ceci est 1 pilier de la prière). Il disait « Soubhâna Rabbiyal Azim « (3 fois) Il ajoutait parfois « Wa Bi Hamdihi » . Il disait de temps en temps d’autres invocations.
Il a interdit de réciter le Coran pendant le Roukoû’ et la prosternation.
14- Puis il se redressait et disait :
« Sami Allahou Limane Hamida » (Allah a entendu celui qui L’a loué ).
Puis il disait :
« Rabbanâ wa laka-lhamd » (Ô Allâh, Louange à Toi)
Parfois il ajoutait d’autres invocations comme celle-ci : « Rabbana wa lakal-Hamd Hamdan Kathiran Tayyiban Mubarakan fih, Mil’us-Samawat wa Mil’ul-‘Ardh wa Mil’ ma baynahuma wa Mil’u ma Shi’ta min Shay’in baâd »
(Notre Seigneur, à Toi la louange, une louange abondante, pure et bénie, qui remplit les cieux et la terre et ce qu’il y a entre les deux, et qui remplit tout ce que Tu voudras au-delà de cela).
15- Puis il faisait le Takbir et se prosternait ; il avançait ses mains avant ses genoux au sol.
16- Il s’appuyait sur ses paumes ouvertes, les doigts serrés (contrairement au Roukou où ils étaient séparés) et les dirigeait vers la Qibla. Parfois ils sont au niveau de ses épaules ou ses oreilles. Il se prosternait avec le front et le nez. Il a dit : « J’ai été ordonné de me prosterné sur 7 os » ; le front et le nez font 1 seul. Il disait : « Point de prière pour celui qui n’a pas touché le sol avec son nez ». Si le nez n’a pas touché le sol, la prière est nulle et non avenue.
17- Il était apaisé dans sa prosternation. Il disait :
« Soubhana Rabiyal A’la » (Gloire et pureté à mon Seigneur le Très Haut) et ajouter d’autres invocations. Il a demandé aux compagnons d’y multiplier les invocations car c’est le moment où le serviteur est le plus proche de Son Seigneur.
Ses deux pieds sont joints, comme le montre l’image ci-dessous :
Puis il faisait le Takbir et s’asseyait ; il allongeait son pied gauche et dressait son pied droit et dirigeait ses orteils vers la qibla, comme la figure ci-dessous :
et disait :
« Rabbi Ghfir-li, Rabbi Ghfir-li, Rabbi Ghfr-li, Allâhumma Ghfir-li wa-Rhamni,
wa-Rzouqni wa ‘Afini wa-Hdini wa-Jbournî »
(Seigneur, pardonne-moi, Seigneur, pardonne-moi, Seigneur, pardonne-moi. Ô Seigneur, pardonne-moi, accorde-moi Ta miséricorde; accorde-moi ma subsistance et le salut, guide-moi et panse mes blessures)
Lors de la prosternation, il écartait les bras qui ne touchaient pas ses côtes et il ne collait pas son ventre à ses cuisses
Puis il se prosternait comme la 1ere fois
18- Puis il relevait la tête et disait Allahou Akbar. Parfois, il s’asseyait (toujours sur son pied gauche) jusqu’à ce que chaque os revienne à sa place. Cette position est appelée « Djalsatoul Istirâha ». Les savants ont divergé là aussi : certains disent que c’est quand on est fatigué qu’on le fait ; d’autres pensent que c’est une sounna qu’il faut faire. Dieu est le plus Savant. car le prophète (psl) avait dit « Sallou Kamam Ra-aytoumouni Ousalli ». Puis il se levait en s’appuyant sur le sol. Là aussi, certains savants ont dit qu’il faut s’appuyer sur les mains ouvertes (paumes) ; d’autres pensent qu’on doit fermer les poings.
19- Et il faisait comme il a fait au 1er Rakkat, si ce n’est la durée.
20- Puis il s’asseyait pour le Tachahoud
21- Et quand la prière était de 2 Rakkats, il s’asseyait en faisant l’Ihtirâch ( comme il s’asseyait entre les 2 soudjoud).
22- Et il posait sa main droite sur sa cuisse droite et posait sa main gauche sur sa cuisse gauche. Il tendait son index droit et regardait celui-ci ; il bougeait l’index et faisait des invocations ; il a dit que l’index qui bouge est plus dur pour le diable qu’une barre de fer.
L’index doit être dirigé de haut en bas, sans sortir de la direction de la qibla, car lorsqu’on prie, tous les membres doivent êtres dirigés vers la qibla.
Après chaque 2 Rakkats, il faisait le Tahiyyat et priait sur lui-même et l’a légiféré sur sa communauté. Plusieurs versions du Tahiyyat existent, en voici une par exemple :
« At-Tahiyyâtou Lilâhi was-Sâlawâtou wat-Tayyibâtou,
as-Salâmou ‘alayka Ayyouhan Nabiyyou wa Rahtmatou-Lâhi wa Barakâtouhou,
as- Salâmou ‘Alayna wa ‘ala ‘lbâdillâh is-Salihina,
Ash-hadou an laa ILâha Illa-llâhou wa ash-Hadou anna Muhammadan ‘Abdouhou wa Rassoullouh. »
(Les salutations sont pour Allah, ainsi que les prières et les bonnes œuvres.
Que le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions.
Que le salut soit sur nous et sur les serviteurs vertueux d’Allah.
J’atteste qu’il n’y pas de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah,
Et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et Son messager. )
« Allouhoumma Salli ‘ala Mouhammadin wa ‘ala Alî Mouhammadin,
kama sallayta ‘ala Ibrâhima wa ‘ala Alî Ibrâhima, Innaka Hamîdoun Majid.
wa Bârik ‘ala Mouhammadin wa ‘ala Âli Mouhammadin,
kama Bârakta ‘ala Ibrâhîma wa ‘ala Âli Ibrâhima, Innaka Hamidoun Majid »
( Ô Seigneur, prie sur Muhammad et sur la famille de Muhammad
Comme Tu as prié sur Ibrâhim et sur la famille d’Ibrâhim,
Tu es certes Digne de louange et de glorification.
Ô Seigneur, accorde Tes bénédictions à Muhammad et à la famille de Muhammad
Comme Tu as accordé Tes bénédictions à IbrâhIm et à la famille d’Ibrâhim,
Tu es certes Digne de louange et de glorification. )
Il faisait d’autres invocations surtout celle ci-dessous où il demandait la protection contre 4 choses :
« Alâhoumma inni A’oudhou Bika min ‘adhabi Jahannami wa min ‘adhâb il-Qabr
wa min Fitnat-il-Mahyâ wal-Mamât, wa min Fitnat-il-Massîh id-Dajjâl »
(Ô Seigneur, je cherche refuge auprès de Toi contre le châtiment de l’enfer,
le châtiment de la tombe, l’épreuve de la vie et de la mort et l’épreuve du Faux Messie. )
23- Il faisait le Salam à droite puis à gauche.
Si la prière comporte de 3 ou 4 Rakkats, la dernière position assise est procédée comme suit : on s’assoit sur son saillant gauche, le pied gauche sous le tibia droit et les orteils du pied droits pointés vers la qibla.
Puisse Allah nous aider à ce que notre prière soit conforme à celle du prophète (psl) et qu’Allah nous l’accepte.
Paix sur vous.
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